Mon Tour du Monde :      Du rêve à la réalité

De Quito à Cuenca

Dimanche 12 Juillet 2015,

Après 2 vols et une courte escale à Miami me voici arrivé à Quito et une nuit écourtée à 4 heures de sommeil. C’est une première à plusieurs titres.  

Première fois que je pose le pied en Amérique du Sud et  de ce fait découverte d’un nouveau pays l’Equateur. Je récupère mon sac à dos avec la mauvaise surprise de constater que les bandoulières sont déchirées…

L’Equateur est un petit pays situé sur la Cordillère des Andes au nord du continent, offrant des paysages volcaniques, montagnards sur la partie andine, la forêt vierge en Amazonie et une côte océanique avec les Iles Galapagos. La langue nationale est l’espagnol et la monnaie est le dollar américain !

La ville de Quito, est perchée à 2800 mètres. C’est une des plus anciennes villes d’Amérique Latine, construite sur un étroit plateau, est de ce fait étendue sur 60 kilomètres sur une largeur de5 kilomètres. Avant d’être colonisée par les espagnols en 1534, elle était la capitale du nord de l’ancien empire Inca.

Aujourd’hui Quito est la deuxième plus grande ville du pays avec 1,2 millions d’habitants (devancée par Guayaquil), et c’est la capitale administrative, politique et culturelle de l’Equateur.

L’aéroport de Quito est situé à 35 kilomètres de la ville. N’ayant aucune idée comment regagner le centre-ville, je suis gentiment conseillé par deux équatoriennes. Il me faudra une bonne heure et 2 bus pour rejoindre le petit hôtel réservé dans le quartier de Mariscal. Je suis épuisé d’avoir porté tant bien que mal le sac à dos par la main.

En ce début d’après-midi, la météo est finalement plus optimiste que les prévisions. Le ciel est certes chargé, mais le thermomètre affiche un petit 18°C ! Changement radical avec la Californie mais bien mieux que les 12°C annoncés !

Après une bonne douche récupératrice, je pars pour un premier aperçu du centre historique, qui se situe à 5 arrêts de bus de l’hôtel.  Je me rends à l’office de tourisme, cette étape équatorienne est une réelle découverte, n’ayant  nullement préparé ce séjour (hormis la réservation du vol et des hôtels).

Muni de plan et d’un petit guide de visite, je consacre la fin d’après-midi à une partie du centre historique, en partant de « Plaza Grande », ou de l’indépendance. Autour de la place trois édifices majeurs y sont regroupés, le Palais Présidentiel, la Cathédrale et le Palais Municipal. Sur la place, saltimbanques, comédiens et débateurs politiques battent le pavé. Je longe ensuite la rue Garcia Moreno en direction de la Basilique « Del Voto Nacional », de construction Néogothique ayant des ressemblances avec Notre Dame de Paris.

La nuit est proche et la fraicheur tombe, après un dîner léger et je regagne l’hôtel. Je tombe de sommeil.

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Lundi 13 Juillet 2015,

Une bonne nuit de sommeil, un bon petit déjeuner et un beau soleil ! La  journée  débute sous d’excellentes conditions. Je fais la connaissance de Miguel le propriétaire de la pension qui me donne nombreux conseils de visites de la ville et de ses environs. Etant lundi de nombreux commerces et musées  sont fermés au centre historique, Miguel me conseille de consacrer ma journée aux quartiers environnants.

Suivant ses recommandations je débute ma visite de Quito par le quartier Mariscal, lieu où se trouve l’hôtel. Mariscal est le quartier commerçant, culturel et animé de Quito, avec grand nombre de bars et restaurants et un joli marché artisanal. Le quartier est en effet agréable à parcourir.

Je prends ensuite un autobus qui va me conduire à l’ouest de la  ville au pied de la station de téléphérique du Volcan Pichincha. Le téléphérique va me permettre de gravir en 10 minutes un dénivelé de 1200 mètres. Je partage la montée en compagnie d’un groupe d’étudiants péruviens et boliviens.

Me voici à 4100 mètres d’altitude, l’air y est beaucoup plus frais et plus venté. Je n’ai pas souvenir d’être monté si haut de ma  vie. C’est un bon test pour le mal des montagnes. Apparemment tout va bien, je vais même monter un peu plus haut à environ à 4300 pour atteindre le mirador qui surplombe toute la ville. La vue permet de constater l’étendue de la ville de Quito qui est enclavée par des montagnes ou volcans qui sont certains toujours en activité et dont leurs sommets dépassent 5000 mètres et plus.

Je profite de la descente pour admirer le point de vue et surtout la vieille ville.

Retour sur terre ! Je prends deux bus pour quitter la ville en direction de la ville de San Antonio, située à 13 kilomètres au nord de Quito. Après une bonne heure de trajet, je me rends sur le site de la «  Ciudad mitad Del mundo ».  Vous l’aurez compris je me trouve désormais sur la ligne imaginaire de l’équateur, entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud !

Hormis le côté fun d’avoir un pied au nord et l’autre au sud de l’équateur, le parc abrite un planétarium, musée, et village artisanal.

Retour sur Quito, avant de regagner l’hôtel je traverse les rues animées de la rue Foch et de sa place pour diner dans le quartier de Mariscal.

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Mardi 14 Juillet 2015,

Bonne fête nationale à vous tous !

Il fait un petit crachin breton ce matin; Miguel n’est pas très optimiste aujourd’hui concernant la météo. Pourtant la chaine météo annonce beau temps et 22°C !

Je débute ma matinée en me rendant chez un cordonnier proche de l’hôtel afin de réparer le sac à dos.  Je dois le récupérer mercredi matin en espérant qu’il m’aura compris dans mon espagnol rudimentaire !

A présent je traverse l’avenue Colon pour récupérer le trolley bus qui va m’amener à la gare de train située au sud de Quito. Je vais me renseigner pour une éventuelle excursion demain matin. Les trains en Equateur n’assurent qu’une desserte touristique. Malheureusement il n’y a pas de train circulant le mercredi au départ de Quito. Direction donc le centre historique de Quito. Bonne nouvelle la pluie a cessé. Quito a été la première ville au monde à obtenir le label Patrimoine Mondial décerné par l’Unesco en 1978. Le centre-ville héberge en effet un riche héritage colonial, avec de nombreux bâtiments, et églises construits durant la période de colonisation espagnole du 16ème au 18ème siècle. Nombreux monuments combinent une architecture baroque ou renaissance avec une influence équatorienne d’origine Mestizo.

Je vais donc déambuler toute la journée dans les rues et places du vieux Quito.

Je débute mon parcours par la jolie rue de la Ronda, qui abrite un grand nombre d’artisans (chapeliers, étainiers, brodeurs, chocolatiers….).  On retrouve dans cette rue, l’atmosphère coloniale de la ville. Au détour d’une rue je découvre la magnifique place de San Francisco avec son église et son couvent. L’église est somptueuse, d’art baroque et le couvent abrite 6 patios. Cet ensemble forme le plus grand complexe religieux d’Amérique. En descendant la rue de Cuenca, l’église de la Merced et son couvent se profilent. L’église construite au 17ème abrite la Vierge de la Merced, patronne des militaires. Sa statue est en pierre.

Le ciel se dégage légèrement, j’en profite pour faire le tour de la Plaza Grande ou de l’indépendance. A l’entrée du palais présidentiel, un gardien m’autorise à voir les jolis jardins andalous situés à l’intérieur, recouverts de pétales de rose et de prendre la garde présidentielle en photo.

La place est moins animée que dimanche dernier, pas de saltimbanques ou de débateurs, sont présents uniquement des retraités discutant sous les bancs ombragés et des enfants de rues courant après les quelques touristes  pour leur vendre bonbons ou leur cirer les chaussures.

Je termine ma visite par la découverte du Marché Central de Quito non loin du centre historique. Le marché abrite un grand nombre de loges réparties sur deux niveaux, chaque corps de métier étant bien compartimenté. Avis aux amateurs de viande… avec les étals de bouchers… Je crois que je ne mangerai plus de viande jusqu’à la fin de mon séjour en Equateur !

Je termine la journée après cette bonne balade de 7 kilomètres en me reposant dans le parc Alameda en m’amusant des couples d’amoureux à manœuvrer tant bien que mal leur pédalos sur le plan d’eau.

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Mercredi 15 Juillet 2015,

Comme prévu je vais en ce début de matinée chez le cordonnier. Je ramène le sac à dos à l’hôtel réparé, enfin on verra bien demain matin si cela tient ! Dans le pire des cas cela m’aura couté 2 dollars.

Je me dirige au terminal routier, afin de me rendre dans la ville d’Otavalo, située à 95 kilomètres au nord de Quito. Après 3 heures de route dans un bus très confortable me voici dans la province d’Imbabura pour la somme de 3 dollars.

Otavalo est une petite ville de 50000 habitants située sur la route nationale Panaméricaine, coincée entre les volcans Cotaachi et Imbabura, mais qui est célèbre dans tout le pays pour son marché indigène. Tous les jours les indigènes descendent des villages environnants pour y vendre leurs produits artisanaux. La Plaza de los Ponchos accueille chaque jour, grand nombre de vendeurs de chapeaux, ponchos, poteries, bijoux en argents...  En ce mercredi après-midi, le marché est malheureusement quasi désert et ce n’est pas moi qui vais contribuer au commerce local, n’ayant pas la possibilité et la nécessité de faire ce genre d’achats. C’est dommage car les produits sont de qualité.

Je fais un rapide tour de la ville en visitant les 2 autres marchés dont un est purement alimentaire avec comme à Quito des loges organisées par produit. Le marché n’est pas non plus très animé. Je me rends compte que c’est la basse saison en Equateur et qu’il n’y a que très peu de touristes.

J’en ai la confirmation à l’office de tourisme, étant le huitième passant de la journée et l’unique français. On me conseille gentiment de me rendre aux Cascades de Peguche situées à 6 kilomètres d’Otavalo puis de marcher jusqu’au Lac San Pablo.

Suivant les conseils avisés, je me rends en bus jusqu’à l’entrée du parc de Peguche, ou un sentier mène aux cascades. Elles sont d’une hauteur de 30 mètres et le débit est cependant correct en cette période de l’année. Cela me change des parcs américains. Je m’arrête dans la descente aux bains des Incas, c’est une piscine thermale d’eau chaude. Je touche l’eau et je me rends compte que pour moi elle n’est pas « callentita » comme disent les petits équatoriens qui se préparent à se baigner ! Je pars en randonnée sur 8 kilomètres le long d’un agréable chemin qui longe d’ailleurs la rivière des fameuses chutes. Je rencontre également de nombreux indigènes qui m’accostent pour me saluer et discuter. J’arrive tant bien que mal à baragouiner quelques phrases de politesse et répondre à leurs questions. Ils sont ravis et se sentent honorés de discuter avec un français qui a fait tant de kilomètres pour visiter leur pays.

J’arrive sans difficultés au lac San Pablo, que domine le majestueux volcan Imbabura. Nous sommes à 2660 mètres d’altitude et je commence à avoir froid, l’air est frisquet du fait de manque de soleil. J’arrive au petit village d’Eugenio Espejo afin de rejoindre la nationale pour récupérer un bus pour rentrer sur Quito. Le trajet du retour est finalement plus rapide, je ne mettrai que 2 heures pour rentrer à l’hôtel.

Je dois préparer mes bagages, demain départ pour Cuenca ville située à 450 km au sud de Quito.

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Jeudi 16 Juillet 2015,

Départ matinal pour l’aéroport de Quito. J’embarque pour un vol intérieur à destination de Cuenca située à 450 km. J’ai préféré l’avion au bus en raison de la durée du trajet. Le vol ne durera que 45 minutes contrairement au trajet en bus d’une durée minimale de 10 heures.

Cuenca est située également sur les hauts plateaux de la Cordillère des Andes à 2500 mètres d’altitude. C’est la troisième ville du pays, et compte 350 000 habitants.

Cuenca comme Quito a été classée ville au patrimoine mondial de l’Unesco en 1999. La ville  a été construite en 1557 par les espagnols, bien que précédemment les Incas aient occupés la plaine et l’avait surnommée « plaine aussi grande que le paradis ».

Après avoir récupéré mon sac à dos en parfait état, j’essaye de trouver l’arrêt de bus et le numéro de bus pour rejoindre le centre-ville. Le numéro de bus que l’on m’a conseillé n’est pas le bon. Je quitte le bus, voyant qu’il se dirige à l’opposé de la rue de l’hôtel. Ayant un plan de ville, je termine les 500 derniers mètres chargé comme un mulet mexicain zébré ! C’est un bon test pour le sac à dos, apparemment il a l’air de tenir. Je suis chaleureusement accueilli par un couple de personnes âgées, la Señora et el Señor Alfredo Mora qui tiennent le petit hôtel de 12 chambres  dans une maison coloniale dans lequel j’ai réservé pour 3 nuits. Ma chambre a une très belle vue sur le centre-ville et sa cathédrale. Je dépose mes effets personnels et me voilà parti à la découverte de la ville.

Comme Quito, Cuenca abrite un grand nombreux de bâtiments historiques et d’architecture coloniale. La ville historique  est bien entendue moins grande, mais dénombre de nombreuses églises ou cathédrales dont la fameuse Cathédrale de l’Immaculée Conception avec ses trois dômes.

La ville est très animée et le trafic routier est congestionné en raison de la construction d’une ligne de tramway. La ville n’a pas de rues piétonnes, c’est dommage car la circulation et les voitures stationnées font perdre âme et cachet à la ville. D’autant plus que de nombreuses rues  sont encore pavées et offrent de nombreux bâtiments d’architecture coloniale. Je suis également surpris de constater de nombreux tags sur les murs et qu’hormis les alentours de place de la Cathédrale et des jardins Luis Cordéro, un manque certain d’entretien des espaces publics ou historiques est notable. C’est un peu surprenant pour une ville classée au patrimoine mondial de l’humanité. Ce qui n’était pas du tout le cas à Quito.

Bref je reste un peu sur ma faim, heureusement j’avais gardé le meilleur pour la fin ! avec la visite de la Cathédrale de l’Imaculada Conception, superbe édifice avec  3 immenses coupoles de 14 mètres de diamètre,  son majestueux autel et de magnifiques vitraux. Cette cathédrale est récente car les travaux n’ont débuté qu’en 1885 pour ne se terminer qu’en 1954. L’intérieur est en albâtre, en marbre et le sol en marbre de Carrare. Elle fait face à l’ancienne cathédrale qui a été construite en 1557 et qui est une des plus anciennes cathédrales d’Amérique. Une ascension au clocher permet d’avoir une vue d’ensemble de la ville et d’apercevoir les nombreux clochers des cathédrales, églises et couvents que compte la ville.

La ville de Cuenca est également célèbre pour ses  bijoutiers, potiers, brodeurs mais surtout pour la confection de chapeau, les célèbres Panama ! Et oui  je croyais qu’ils venaient du Panama (le pays), mais non !  Les chapeaux confectionnés à Cuenca ont été envoyés aux travailleurs qui creusaient le canal de Panama. Depuis ces chapeaux ont conservé le nom de Panama.

Fin du cours d’histoire et de la journée avec 9 km de marche au compteur.

 

Vendredi 17 Juillet 2015,

Ce matin, de beaux rayons de soleil me permettent d’espérer d’une belle journée. Départ en bus pour San Joaquim petite bourgade située à 5 km à l’est de Cuenca. San Joaquim est réputée dans la région pour être une ville maraîchère et surtout horticole. Elle abrite également un très joli golf ! Décidément j’aurai pu écrire un guide sur les golfs ! Petite déception, hormis d’avoir vu des choux dans les champs, pas de roses ou autres fleurs…. Apparemment ce n’est pas la saison.  Donc retour en bus au terminal de Cuenca pour prendre un autre bus qui va m’amener cette fois ci à 8 km au sud-est de la ville à Banos, le bien nommé. Banos étant une station thermale avec ses sources d’eaux chaudes réputées. La ville n’a rien d’exceptionnel mais regroupe une dizaine d’établissements thermaux. Après avoir fait un tour des établissements, mon choix se porte sur un petit spa, (pas très routard je le conçois) ou je vais y passer l’après-midi. Après hammam, bain de boue (couleur dulce de leche!), nage dans les bassins d’eau thermale, je me rends compte que c’est finalement depuis mon départ la première après-midi de farniente que je m’octroie !

Tranquillement installé sur mon transat à lézarder des quelques rayons de soleil qui arrivent à faire le forcing dans ce ciel bien encombré, je savoure pleinement le voyage que je suis en train de réaliser. C’est tout juste incroyable, j’ai l’impression d’être dans la peau d’un animateur télé de documentaires style « Faut pas rêver » ou « Echappées Belles », mais cela est désormais mon quotidien.

Je fais la connaissance autour du bassin extérieur ou l’eau est à 36° degrés, d’un couple de colombien et de leur amie anglaise fort sympathiques, en vacances une semaine sur Cuenca. Nous discutons de voyages et clairement me donnent envie de visiter la Colombie ! Ce sera un voyage à programmer dans le futur! Nous rentrons en bus jusqu’à Cuenca et je les laisse au niveau du Parc Luis Cordéro leur recommandant de visiter la Cathédrale et de monter jusqu’au clocher.

Fin d’une journée banale à Cuenca !

Cuenca 83Cuenca vue de la cathedrale 2Cuenca vieille cathedrale

Samedi 18 Juillet 2015,

Réveil très matinal à 4h30 pour prendre le bus de 5h15 en direction d’Alaussi. La ville de l’Alaussi se situe à environ 180 km au nord de Cuenca au centre du pays, dans la province  de Chimborazo surnommée l’avenue des volcans dont le fameux volcan a donné son nom à la province, et dont son sommet culmine à 6268 m.

En cette matinée frisquette j’inaugure mon blouson… Il fait nuit noire, le bus quitte Cuenca et sa plaine à bonne allure, mais commence à peiner dès les premiers lacets. Je dois être avec le chauffeur et son assistant le seul à être éveillé. Comme lors de mon déplacement sur Otavalo, je suis le seul visage pale à faire le trajet… où sont donc les routards !  Le jour se lève progressivement, les montagnes sont encore cernées par la brume matinale, et la vue du bus sur les vallées est superbe.

Le bus arrive à Alaussi avec une heure d’avance sur l’horaire indiqué. C’est plutôt une bonne nouvelle. Alaussi charmante bourgade, peine à s’éveiller en ce samedi matin. Je me dirige vers une des rares cantinas ouverte, pour prendre un desayuno continental. Le café est infect, mais je commence à m’y habituer !

Après un rapide tour de la petite ville, je me dirige vers l’Estacion de Ferrocaril de Tren del Ecuador. Et oui le programme TV du jour est « Des Trains pas comme les autres »!

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Comme je vous l’ai raconté lors de mon passage à la gare de Quito, l’Equateur compte à ce jour une unique voie ferrée assurant une liaison touristique de Guayaquil à Quito sur une distance d ‘environ 500 km. Un train assure cette liaison une fois par semaine au départ de chaque ville, et ce sur une durée de 4 jours et 3 nuits ! Cependant à 4 endroits du tronçon des parcours touristiques d’une durée d’une demi-journée ou d’une journée sont assurés par les chemins de fer équatoriens. N’ayant pu réaliser l’excursion au départ de Quito, je suis ravi de pouvoir faire l’excursion très scénique du train « Nariz del Diablo » (le nez du diable). Ce trajet assure la liaison entre la gare d’Alaussi  à 2347 mètres et la gare de Sibambe située à 12 km plus bas dans la vallée à une altitude de 1836 m. Le parcours est en effet impressionnant. Le train composé d’une motrice diésel française (cocorico !) et de 4 wagons de style colonial avec à bord 120 passagers, va mettre 45 minutes à effectuer le trajet. Ce tronçon est fort célèbre car il fut le dernier construit en 1908, et a été à l ‘époque une réelle prouesse technique et architecturale.  Plus de 4500 ouvriers en grande majorité d’origine jamaïcaine capable de supporter les chaleurs tropicales ont été nécessaires pour construire ce tronçon à flanc de montagne dans une vallée fort encaissée. Malheureusement plus de 2400 périrent durant la construction, la plus part de la malaria mais également de leur méconnaissance dans l’utilisation des explosifs. Afin de limiter la pente sur ce dénivelé de 500 mètres sur une distance courte de 10 km, les ingénieurs ont construits deux « zig zag » permettant de limiter la pente à 6% et d’assurer la circulation des trains été comme hiver sans encombres. Le nom de Nariz del Diablo, provient d’une part de la forme de la montagne que le train traverse, mais du fait que ce passage demeure hanté par des démons ! Le train s’arrête en gare de Sibambe pour une heure. Nous sommes chaleureusement accueillis par un groupe folklorique. Je mets à profit cette escale pour visiter le petit mais très intéressant musée expliquant la construction de la voie ferrée.  Le point de  vue sur le nez du diable est également exceptionnel. Le trajet du retour sur Alaussi est plus rapide, et se fait en 30 minutes, le train n’ayant pas à freiner. Je regagne la route panaméricaine pour attendre sagement un bus pour rentrer sur Cuenca en compagnie d’un jeune équatorien qui me harcèle de questions ! Au bout d’une heure et demie d’attente, un bus arrive. Il est complet mais le chauffeur me propose de monter à bord  et de m’asseoir sur les marches jusqu’à Chinche la prochaine ville située à 28 km, où des passagers descendront et me permettront de gagner un fauteuil dans la cabine. Dans le doute et le risque d’être confronté à la même situation lors du prochain passage du bus, j’accepte volontiers  la proposition. Si ce n’est pas routard ça ! Comme promis  à Chince je regagne un fauteuil. Le hic est qu’à l’arrêt suivant un équatorienne d’un poids double du mien s’assoit à mes côtés et m’écrase de tout son corps à chaque virage… et croyez-moi des virages, il y a en à un certain nombre…. Par chance surtout pour mon épaule gauche, elle quittera le bus à 50 km de Cuenca et je croise les doigts pour que mon prochain voisin soit un peu plus fluet!  Ouf c’est le cas et la fin de voyage s’avère bien plus confortable!  Une forte pluie nous accueille à Cuenca, les rues du centre-ville en cette soirée sont désertes et la recherche d’un restaurant ouvert n’est finalement pas si aisée sachant que je ne souhaite pas manger équatorien. Finalement je trouve un restaurant pour touriste vide, ou un bon plat de lasagnes m’attend ! C’est mon premier plat de pâtes depuis plus d’un mois !

 

Cuenca 183Cuenca cathedrale de l imaculada conception 11Cuenca cathedrale de l imaculada conception 12Cuenca cathedrale de l imaculada conception 26

 

Dimanche 19 juillet,

Après un premier réveil par les cocoricos, c’est au tour des carillons des nombreuses églises à me sortir du lit. Pas de grasse matinée. Je prends mon petit déjeuner en compagnie d’une hongroise, et un couple d’Hong Kong ! Je mets à profit la matinée pour mettre à jour le site que j’ai délaissé depuis 3 jours. La connexion à Cuenca étant très limitée, de nombreux petits films seront postés j’espère ultérieurement. Je laisse mes bagages à l’hôtel pour faire un dernier tour de ville et des marchés de la ville.

Départ à 16 heures pour l’aéroport pour rentrer sur Quito. Je dors ce soir dans un hôtel proche de l’aéroport, ayant demain un vol matinal pour Lima…..

C’est donc mon dernier jour en Equateur. Certes ces 8 jours passés dans ce petit pays ne m’ont permis que d’avoir un petit aperçu des richesses naturelles et historiques, n’ayant visité que la partie andine. C’était volontaire, et j’avais choisi Quito pour m’acclimater à l’altitude et aux conditions climatiques. Je suis enchanté de cette étape, durant laquelle j’ai eu la chance de rencontrer un peuple exceptionnel, d’une gentillesse extrême, toujours disponible, avenant et serviable.

Un bémol cependant concernant sa gastronomie bien que je m’y étais préparé ! Affreuse ! Un pays où une bouteille d’eau est plus chère qu’un soda, une salade verte plus chère qu’un poulet con papas fritas!

Se résumant quasiment à des plats frits, poulet fris, patates frites avec fromage  ou saucisse…. Accompagnés de maïs….Peu de légumes et du laitage que dans les glaces. Heureusement les jus de fruits sont frais et excellents. Pour info le diabète est la première cause de mortalité en Equateur… Amigos, il est temps de vous mettre un peu à la verdura !

Ecuador te amo !

 

Equateur

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