De San Francisco à Las Végas par la Sierra Nevada
- Le 30/06/2015
- Dans Côte Ouest des Etats Unis
Vendredi 26 Juin 2015
En ce vendredi matin je regagne l’aéroport pour récupérer une voiture de location en revanche indispensable pour les prochains quinze jours. Une Hyundai Accent remplacera la Mini Cooper. Et oui question de budget pour 15 jours de location il faut bien faire des concessions. Toutefois la voiture est confortable et agréable à conduire.
Désormais place aux grands espaces, direction les grands parcs nationaux de la Sierra Nevada. Premier parc au programme : Le Yosémite, situé à 3h30 de route de San Francisco
Après avoir quitté San Francisco sans trop d’encombres, je perds mon chemin à deux reprises le long de ces immenses autoroutes. Je ne me donne pas d’excuses, mais contrairement aux panneaux de signalisation européens, peu de panneaux indiquent le nom des villes mais uniquement le nom de l’autoroute ou de la nationale avec sa direction cardinale.
Finalement je retrouve tant bien que mal ma route et par le plus heureux des hasards la nationale qui mène à la chambre d’hôte réservée pour le soir. Je fais la connaissance d’Emy ma logeuse qui n’est pas bien bavarde ni avenante, si ce n’est d’être ravie que je fasse mon check in à 13h lui évitant de m’attendre dans la soirée ! Après avoir déposé mes bagages direction donc le parc qui se situe à 45 kilomètres. J’achète au bureau des rangers un pass valable donnant l’accès à l’ensemble des parcs nationaux pour le prix de 80 USD (valable pour info un an et amorti dés le troisième parc : l’entrée d’un parc coûtant 30 USD au 30 juin 2015 voilà pour le bon plan Bertho Travel !) Aux abords du parc la chaleur devient accablante. Le thermomètre affiche 104° Farhenneit soit 40° Celcius !
Le Yosemite National Park s’étend sur 3079 km². Il est le deuxième plus ancien parc de l’histoire américaine après Yellowstone et le troisième en dimensions de la Californie. L’UNESCO l’a d’ailleurs inscrit en 1984 sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité. Seulement 1 % de la superficie du parc de Yosemite peut être visité !
Difficile à croire quand je me rends compte tout au long de cet après midi de la fréquentation. Cela est certainement dû que nous sommes déjà en période de vacances scolaires pour les petits californiens.
Ses chutes d’eau et ses chemins de randonnées attirent chaque année des milliers de randonneurs et de grimpeurs venant du monde entier.
Ce parc de haute montagne protège une vallée glaciaire encadrée de hautes falaises polies et de formation rocheuses exceptionnelles, ponctuées de lacs et de cascades
La faune y est également très riche. L’ours noir s’y promène mais on peut aussi y apercevoir des coyotes, des biches, des marmottes, et quelque 135 espèces d’oiseaux. Je me contente de voir des biches et écureuils le long de ma petite randonnée le long de la rivière Merced à l’orée d’une clairière offrant une vue magnifique sur les cascades.
Je fais une deuxième petite randonnée de 5 kilomètres pour me rendre au pied des célèbres Yosemite Falls. Le chemin dans la forêt de chênes et de conifères apporte un peu de fraicheur. Les chutes se fracassent du haut de leurs 740 mètres de hauteur. Ce serait la plus haute chute d’eau des Etats Unis et la cinquième au rang mondial d’après le garde forestier qui me donne quelques infos. Cependant le débit des chutes est très inférieur à la normale de saison, et le garde craint qu’en raison de la dramatique sécheresse qui touche la Californie (Top 4 des pires de ces cent dernières années…) il n’y aura plus d’eau vers mi juillet !
Sur le chemin du retour j’aperçois sur le flanc d’El Capitan (dont le sommet est à 2307 m) un groupe d’alpinistes escaladant la paroi. J’en ai le vertige !
Il est temps de regagner le village de Coulterville hameau de 112 habitants où se situe ma chambre d’hôte !
Le Bed & Breakfast est niché dans la forêt et ressemble à un repaire pour chasseurs où trônent trophées de chasse au dessus de la cheminée. Pas besoin de feu, il est 21 heures et le thermomètre affiche encore 90 ° F !
Samedi 27 Juin 2015
Après un bon petit déjeuner face à un jeune couple d’allemand qui n’ont cessé de se faire la gueule par que mademoiselle est fatiguée et ne veux pas aller à Yosémite, alors que monsieur Oui ! (il me reste finalement quelques notions de la langue de Goethe…) je me mets à la recherche de ma logeuse pour lui rendre ma clé. Moi qui croyait qu’en dormant dans une chambre d’hôte j’aurais le plaisir à discuter avec les autres hôtes et ma logeuse….et ben c’est raté !
Je termine de descendre la vallée jusqu’à Fresno pour remonter ers le Parc National de Séquoia à environ 200 kilomètres. La température est plus agréable proche des 80° F. (26°c)
Le parc situé en plein cœur de la Sierra Nevada regroupe finalement deux parcs : Kings Canyon et Séquoia.
Kings Canyon est une gorge que la Rivière Kings a formé. La balade se fait le long d’une route la Highway 180 sur 36 miles. Au bout de la route, débute les chemins de randonnées. Je fais demi tour, fait une pose sur les berges du lac Hume avant de regagner le parc National de Séquoia.
A la sortie de Kings Canyon se trouve une futaie de séquoias géants. Elle abrite un des arbres les plus célèbre du parc : « L’arbre du général Grant ». Il s’agit d’un séquoia vieux de 2700 ans et d’une hauteur de 82 mètres. C’est impressionnant tout comme le parfum légèrement ambré qui s’en dégage.
Direction à présent la seconde partie du parc, le Séquoia National Parc.
Une petite randonnée s’impose dans la Forêt des Géants. ! (Giant Forrest). Tout au long du chemin, des séquoias impressionnants, mais j’aperçois sa majesté: l’Arbre du Général Sherman. Avec une hauteur de 84 mètres et une circonférence au sol de 31 mètres , ce séquoia est le plus grand arbre du monde.
En regagnant la sortie du parc, une petite randonnée de 5 kilomètres au travers d’une futaie de séquoias géants et autres conifères (dont je suis incapable de nommer !) pour me rendre à Moro Rock. C’est un incroyable dôme de granit à 2050 mètres d’altitude. Rando élitiste car le sommet nécessite une ascension de 400 marches…. et les nombreux américains gavés de sodas et de burgers sont hors jeux ! L’ascension en vaut la chandelle et la vue est tout simplement superbe et grandiose, offrant une magnifique vue sur le parc.
Au pied du rocher, je prends un mini bus pour me rendre à la dernière attraction du parc : Crescent Meadows, une superbe prairie. Le bus s’arrête soudainement pour laisser passer une maman ours avec ses deux oursons ! C’est incroyable. Tous les passagers sont stupéfaits et aucuns d’entre nous ont le temps nécessaire pour armer l’appareil photo ! C’est rageant. Mais quel moment exceptionnel. En me baladant, dans la prairie je me retrouve nez à nez dans la prairie avec une biche qui paisiblement continue à brouter! Quelle fin de journée pleine d’émotions !
Je regagne mon véhicule, pour redescendre dans la vallée et me rapprocher le plus possible de ma prochaine étape. Je vais passer la nuit dans un motel à Bakersfield.
Si j’ai un conseil à vous donner concernant ces trois parcs, et que vous deviez en privilégier qu’un : vous l’aurez compris, mon choix se porte sur Séquoia.
Vous allez me dire que Monsieur Rémy fait la fine bouche… c’est possible en effet, mais nous avons la chance d’avoir en France également de magnifiques parcs dans les Pyrénées ou les Alpes, aussi beaux que le Yosémite, et des gorges exceptionnelles comme les gorges du Tarn du Verdon ou de la Vésubie par exemple (un petit bonjour à mes petits niçois !) qui sont à mes yeux plus beaux que Kings Canyon!
En revanche le Séquoia…. avec ces arbres géants, fragiles et majestueux à la fois et cette faune extraordinaire ! J’en reste encore sans voix. Cette visite est en effet incontournable.
Dimanche 28 Juin 2015
Aujourd’hui une grosse journée de route est au programme. En effet environ 400 miles soit une distance de 650 km. Ce sera je pense avec la dernière étape du parcours Phoenix - San Diégo le plus long trajet.
Je choisi de quitter Bakersfield, ses vergers d’orangers et de pêchers par la Highway 178 pour rejoindre la vallée de la mort par les gorges de la rivière Kern. A distance égale que par l’autoroute, la route sera plus scénique. Ce qui est en effet le cas. Arrivé au lac Isabella (bises au passage à toutes les Isabelle !) je constate, les ravages de la sécheresse que la Californie subit actuellement. Le niveau est au plus bas. Plus au loin des ranchs d’élevage d’Angus et le désert se dessine. Plein d’essence et ravitaillement en bouteilles d’eau à Ridgecrest dernière grosse bourgade, avant d’affronter la fournaise. La température monte, les 100 ° F à 10 heure du matin sont déjà dépassés.
Je dépasse Trona une affreuse ville minière située à la limite du Parc National de Death Valley et me voilà désormais dans le parc, vestige d’un lac asséché depuis plus de 2000 ans. Ma Hyundai passe avec bravoure le col Towne à 1511 m , la vue offre un paysage immense, champs de sels, dunes de sable et collines chamarrées . Je traverse fièrement cette fameuse vallée sans climatisation et j’affronte vaillamment ces températures dignes d’un sauna scandinave ! Fenêtres grandes ouvertes c’est finalement supportable.
Au cœur de la vallée, à Furnace Creek , point d’information du parc niché dans un oasis, la température atteint les 123° F. (51°). Je fais un stop pour visiter le musée dédié à la Vallée et faire reposer la voiture par sécurité. Anecdote amusante, le village se situe à moins 58 mètres du niveau de la mer. Une plongée à sec sans masque et tuba ou bouteilles d’oxygène ! Le point le plus bas dans le parc se situe à Badwater à moins 86 mètres.
Je quitte la vallée, Las Vegas n’est plus qu’à 86 miles, soit environ une heure et demie de route. On apperçois au loin les tours des Casinos.
Je vais y séjourner trois nuits.