Vietnam 2ème Etape - La ville impériale d'Huê
- Le 08/01/2016
- Dans Vietnam
Mercredi 6 Janvier 2016 :
13 heures de train, passés dans une cabine couchette partagée à 4, me voici à Hué située à 658 km au sud d’Hanoï. Je suis finalement assez frais ayant relativement bien dormi durant le trajet. Je regagne le petit hôtel réservé non loin du centre ville en utilisant les services d’un cyclo-taxi, un des rares moyens de transport que je n’avais pas encore utilisé, par chance la chambre est disponible à mon arrivée.
Après une bonne douche revigorante je suis d’attaque pour la découverte de Huê ancienne capitale impériale du Viêt Nam de 1802 à 1945. Au fil des siècles, cette ville est devenue un grand centre de l'architecture vietnamienne. La collection des monuments et des vestiges de Huê est désormais classé patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.
La ville est située au centre du pays, juste au sud du fameux 17e parallèle, non loin de la mer. Le fleuve Sông Hương (rivière des Parfums) la traverse et sépare la vieille ville au nord de la cité moderne au sud.
Après une rapide traversée du centre ville qui n’a aucun intérêt, je traverse le fleuve pour rejoindre la Citadelle de Huê qui abrite le palais Impérial sous la Dynastie des Nguyen (1804-1945) pouvant rappeler la Cité Interdite de Pékin.
Elle est entourée d'une muraille percée de quatre portes, la plus remarquable étant la porte Ngo Mon se situant au sud. A l’intérieur de la citadelle, se trouve la cité impériale.
Juste après avoir franchi la magnifique porte Ngo Mon, se dresse le palais de l'Harmonie suprême, vaste salle, où l'empereur présidait les cérémonies et recevait des invités de marque. Cette salle est éblouissante de couleurs et de richesses, les murs et les colonnes en bois de teck laqué rouge et or sont gravés de poèmes en caractères chinois. Le trône en bois laqué doré sur lequel montèrent les 13 empereurs de la dynastie Nguyen y est également exposé. Je continue ma visite me retrouvant dans une cour entourée de deux bâtiments jumeaux, les Halls des Mandarins, les bâtiments officiels d'où l'on gérait l'empire.
Au sud de la cité, le superbe complexe de temples Thai To Mieu, récemment restaurés, et les neufs urnes dynastique du pavillon de la Splendeur, merveilles d'émaux, de sculptures et de couleurs. Je termine ma visite par la Cité pourpre interdite où vivaient l'empereur et sa famille, des temples, des jardins de détente, un théâtre et des points d'eau complètent l’ensemble. C’est la partie de la cité paradoxalement la moins intéressante, une grande partie des bâtiments ayant été détruits durant les dernières guerres. Cependant de nombreux travaux de restaurations ont débuté.
Après avoir quitté cette magnifique enceinte, je poursuit ma ballade jusqu’au marché de Dong Ba, le plus grand marché de Hue, mais qui n’a que peu d’intérêt à mes yeux avec ses ruelles étroites et sombres. Je retraverse la célèbre rivière des Parfums, un fleuve côtier du Việt Nam, long d'une trentaine de kilomètres qui traverse Huê avant de se jeter en mer de Chine méridionale. Elle fut ainsi nommée car en automne, les fleurs des arbres fruitiers qui tombent dans la rivière embaument ensuite la ville de Hué. Pour être franc, l’odeur en ce début d’année est loin d’embaumer la ville, ce serait plutôt le contraire… La journée a été longue, il est temps d’aller se reposer.
Jeudi 7 Janvier 2016,
La matinée est consacrée à la visite des trois tombeaux principaux des empereurs de la dynastie Nguyen. Ils se situent à une dizaine de kilomètres au sud de la ville le long de la rivière des Parfums. Ne souhaitant pas louer un scooter, j’ai choisi l’option facilité pour un coût similaire à la location, de faire une visite via une agence avec les services d’un guide. Les sources historiques ci-après sont une compilation de mes prises de notes, informations glanées sur les panneaux d’informations présents sur les sites et du guide vert Michelin.
Les mausolées royaux témoignent des fastes de la dernière dynastie des empereurs du Vietnam. Soucieux de l'éternité de leur vie dans l'au-delà, les empereurs Nguyen prêtèrent beaucoup d'attention à l'édification de leurs mausolées. Ces œuvres grandioses constituèrent pour certains de leur vivant une résidence secondaire, dans lesquelles ils se plaisaient à séjourner pour veiller à l'avancement des travaux. Si chacun d'eux possède un charme et un caractère propres, ils sont tous la réplique schématisée de la citadelle et répondent à une disposition précise, inspirée des tombeaux des souverains chinois avec cinq éléments représentatifs distincts et communs :
1/ le pavillon dédié aux exploits, accomplissements et vertus de l’empereur inscrits sur une stèle gravée en chinois,
2/un temple dédié au culte de l’empereur et de l’impératrice,
3/ un sépulcre fermé,
4/ une cour avec statues d’éléphants, chevaux, soldats et mandarins
5/ un bassin aux lotus entouré de frangipaniers et de pins.
Le premier tombeau visité est celui de l’empereur Minh Mang, qui rappelle les tombeaux Ming chinois par ses pavillons, bassins et jardins. Ce mausolée est connu pour l'harmonie parfaite entre son architecture et son environnement naturel. Le roi, qui régna de 1820 à 1841, en conçut les plans de son vivant, mais celui-ci ne fut construit qu'après sa mort, et achevé seulement en 1843, deux ans après sa mort, par son successeur Thiệu Tri. L'ensemble s'organise sur un axe de 700 m, le long duquel se succèdent quelque 35 monuments, palais, pavillons, ponts, canaux et lacs.
Nous poursuivons notre tour par la visite du mausolée de l’empereur Khai Dinh, un lieu de sépulture de l'avant-dernier empereur du Viêt Nam. Khải Định régna de 1916 à 1925. Ce tombeau est le dernier de la sorte à avoir été construit pour un membre de la dynastie Nguyen.
Véritable folie architecturale, ce mausolée mêle tout à la fois style traditionnel vietnamien, arts classique et moderne et influences occidentales. Glaces, tessons de céramique et mosaïques colorées composent des bas-reliefs élaborés, chefs-d'œuvre des artisans vietnamiens du 20e s. Son édification, la plus longue de tous les tombeaux Nguyen, dura onze années, de 1920 à 1931. Elle coûta par ailleurs extrêmement cher, nécessitant l'importation de matériaux de France, de Chine et du Japon, rendant fort impopulaire le roi, ayant augmenté les impôts de 30% pour finaliser le financement de ce mausolée.
Après une visite express du village des baguettes d’encens et des chapeaux coniques et d'un spectaculaire spectacle de Kung-Fu vietnamien, il me reste à découvrir le tombeau de l’Empereur Tu Duc qui se trouve au milieu des frangipaniers et des pins. Ce n’est pas un simple tombeau, on évoque davantage l’idée de la vie éternelle que celle de la mort. Deuxième fils du roi Thieu Tri, Tu Duc était un passionné de poésie et conçut ce mausolée comme un véritable parc d'agrément pour sa vie éternelle. Entouré d'une enceinte de plus de 1 500 m, il s'inscrit dans un cadre particulièrement agréable et comporte une cinquantaine d'édifices répartis sur quelque 12 ha. Tu Duc régna trente-cinq ans, de 1848 à 1883. Il supervisa lui-même les travaux et séjourna régulièrement dans ce lieu qui lui permettait de s'éloigner un peu de la cour. Sa construction s'étala de 1864 à 1867, et mobilisa 6 000 soldats et ouvriers.
Le timing est parfait, il est treize heure lorsque je regagne mon hôtel, juste à temps pour récupérer mes bagages et embarquer à bord d’un bus à destination de Hoi An, située à environ 130 km plus au sud et à environ 4 heures de route… Le bus a la particularité d’être aménagé en sièges inclinables en couchette, c’est très confortable. J’avais prévu d’avancer un peu sur les billets du blog et l’archivage de mes photos, finalement je vais pratiquement somnoler durant la majorité du trajet.
Arrivé à Hoi An, ce sera cette fois un moto taxi qui me conduira à mon nouvel hôtel.
A suivre…