Mon Tour du Monde :      Du rêve à la réalité

Qatar - Doha

Mardi 26 Janvier 2016,

Me voici arrivé à Doha après un vol de 10 heures. J’ai traversé cette fois ci l’Océan Indien d’un seul trait et le continent européen se rapproche… Il n’y a plus que 2 heures de décalage horaire avec la France… Le retour est proche, ça sent la fin…. Il fallait bien que cela arrive un jour ! La péninsule arabique sera donc ma dernière étape de mon voyage. Mon billet tour du monde  avait un passage obligé sur le Moyen Orient, et plutôt que de faire comme à chaque fois lors de mes précédents voyages uniquement un transfert dans l’aéroport en attendant le vol suivant pour l’Europe ou l’Asie, cette fois ci autant joindre l’utile à l’agréable et prolonger ainsi mon périple d’une petite semaine afin de découvrir les deux villes majeures de la péninsule que sont Doha et Dubaï.

Il me faudra plus de deux heures de la descente de l’avion pour accomplir les différentes formalités d’immigration. De nombreux vols en provenance d’Inde et Sri Lanka amenant certainement un nouvel apport de main d’œuvre bon marché au pays ont atterri au même moment.

En revanche il ne me faudra pas beaucoup de temps pour avoir la confirmation que Doha n’est en aucun cas une destination routard ! L’aéroport ne disposant pas de point d’information touristique, je me rends donc au comptoir d’information pour demander un plan de ville. On me dit gentiment que si je souhaite un plan de ville, il faut que je me rende à la boutique de presse et en acheter un, ou sinon utiliser google maps sur mon téléphone ! Je trouve avec difficulté l’arrêt de bus pour me diriger en centre ville, je me rends compte que je suis une vrai curiosité étant le seul occidental à vouloir prendre un bus et non utiliser les services d’un taxi ou d’une limousine… Les bus sont utilisés par les petites mains originaire du Bangladesh, Sri Lanka, Inde ou Philippines par exemple. En revanche le chauffeur du bus d’origine indienne  est amusé de me voir mais n’a pas de change sur lui pour l’achat d’un billet. Il me conseille gentiment le numéro du bus à prendre dont l’arrêt sera assez proche de l’hôtel. Je dois donc revenir vers le terminal et demander à une boutique de bien vouloir m’échanger un billet de 50 Rial Qatari pour 5 de 10 Rial…. On m’informe gentiment que si je veux du change, je n’en aurais qu’avec le rendu monnaie d’un achat…. Bref je m’acquitte donc d’une bouteille d’eau minérale pétillante de la source de Saint Galmier…. et je rejoins à nouveau mon arrêt de bus.  Me voila  enfin dans le bus, en direction du centre ville de Doha, en compagnie d’immigrants qui me regardent d’un mauvais œil… En résumé ces premiers heures qatari ne sont pas très engageantes d’autant plus qu’arrivé à destination, le terminal de bus ressemble plus à un terrain vague avec ses nombreux détritus jonchant la rue… qu’à un arrêt de bus. Bref on est bien loin de l’image clichée luxueuse de Doha et de ses pétro dollars…. Grâce à mon appli maps sur mon téléphone je rejoins mon hôtel Mercure qui semble également bien perdu au beau milieu d’un immense chantier… et qui reste être sur Doha avec ses quatre étoiles certes vieillissantes, un des hôtels les moins chers de la ville… 

L’accueil est en revanche fort chaleureux, voir exceptionnel de la part de l’équipe de l’hôtel composée majoritairement de personnel d’origine sri lankaise ou pilipino, des gens qui ont dans leur gêne une gentillesse et empathie naturelle. Débarrassé de tout mon barda, je suis prêt comme à l’accoutumée pour découvrir Doha.  Capitale du Qatar, petit pays de 2,4 millions habitants (dont 80% sont expatriés) situé sur le golfe persique, Doha est une ville de 800 000 habitants et également la capitale économique et financière du pays.

Doha est aussi le siège du gouvernement du Qatar, dirigé par le cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani. Je vais rapidement constater que Doha ressemble plus à énorme chantier qu’à une ville. L’objectif est que Doha soit prête pour 2022, car elle abritera plusieurs matches de la coupe du monde de football de 2022 organisée par le Qatar.

 

 

Nous sommes également en plein hiver sur le golfe persique, mais le temps est assez lumineux et les températures avoisinent 20 degrés. De l’hôtel je rejoins aisément le front de mer et sa promenade nommée « Al Corniche », en croisant un troupeau de dromadaires !

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C’est une longue avenue de 7 km qui longe la mer du musée des arts islamique au City Centre. (nouveau centre administratif et financier de Doha). La promenade bordée de palmiers et richement fleurie est agréable, offrant un contraste de modernité avec les grattes ciels au loin et les anciens bateaux typiques en bois ancrés dans la baie. Je suis bien décidé à faire les 7 km de marche pour rejoindre ce nouveau quartier composé de tours ultramodernes qui n’existait pas il y a dix ans ! 

 

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Après une vingtaine de minute de marche, un chauffeur de bus m’interpelle ! Il s’agit d’un autobus touristique, habituellement rouge, à Doha ils sont jaune. Il faut dire qu’il n’y a pas grande monde le long de la promenade et que je suis l’unique visage pale certainement à un kilomètre à la ronde…. Facile à repérer. Le chauffeur d’origine indienne descend de son bus pour me faire la promotion de ses services. Est-ce par pitié ou en raison du prix abordable du ticket valable 48 heures ?

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La finalité est que je monte à bord du bus… je n’avais pas en 7 mois visité une ville à bord d’un bus type « Hop on Hop off » qui permet de descendre et de remonter à votre convenance le long du trajet. Et bien voila c’est désormais chose faite ! Nous ne sommes que deux passagers à bord de cet autobus à impériale, et le chauffeur va gentiment nous laisser descendre aux prochains arrêts pour prendre quelques photos et remonter dans le bus…

Bref du sur mesure !  Je me rends compte rapidement que c’est plutôt une bonne option pour un budget routard… car Doha s’étend bien au-delà du fameux City Centre avec de nouveaux quartiers en constructions et que je n’aurai pu m’y rendre qu’à bord d’un taxi, les transports en commun étant encore sous dimensionnés. Il faut dire que les qataris préfèrent utiliser leur gros 4X4 que de monter dans un bus. Pourtant le pays a engagé des travaux pharaoniques avec la construction d’un réseau de métro d’une longueur de plus de 200 km qui sera opérationnel en 2019.
 

Après avoir traversé le quartier du City Centre avec ses grattes ciels abritant centres commerciaux et des bureaux, décor ou panorama identique à des villes précédemment visitées comme Hong-Kong, Singapour ou Shanghai je décide de m’arrêter au quartier de Katara. C’est un nouveau quartier récemment sorti de terre, plutôt du sable, représentant une village traditionnel qatari au bord de l’eau avec plages privées, jardins, restaurants, belle mosquée et pigeonniers mais surtout abritant de nombreux espaces culturels avec galeries d’art, et théâtres. De nombreux artistes de rues peuvent exprimer leur talent sur l’un des nombreuses palissades de chantiers. Un gigantesque centre commercial est également en phase finale de construction et abritera entre autre une succursale du fameux grand magasin londonien Harrod’s.

 

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L’arrêt suivant est tout proche, il s’agit également d’un nouveau quartier, cette fois-ci sorti de l’eau, nommé The Pearl (la perle). Doha semble copier sa grande voisine Dubaï ! C’est un immense quartier résidentiel en forme donc de coquille Saint Jacques composé d’ilots artificiels abritant une marina avec une belle collection de yachts, villas et résidences pour gens fortunés. Le ton est donné dés l’entrée où le bus me dépose avec les concessions automobiles Rolls Royce faisant face à celle de Ferrari…

 

 

La galerie marchande bordant les quais se prénomme « La Croisette » et abrite également un grand nombre de restaurants et de magasins de luxe. Je n’y croiserait que des femmes d’expatriés promenant leur bébé ou riches milliardaires passant le temps à se prélasser aux terrasses des salons de thé, à déguster glaces ou pâtisseries françaises…

 

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Bon Doha n’est réellement pas une destination pour routards… Je ne descendrai pas au prochain arrêt, le centre commercial Lagoona avec ses deux grattes ciel en forme de zig-zag avec ses enseignes plus abordables bien connues pour nous français avec l’incontournable chaine d’hypermarché Carrefour et la plus surprenante FNAC !

 

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Je termine ma boucle en demandant au chauffeur de me déposer au niveau du Souk Watif, véritable cœur de la ville ancienne plutôt pittoresque et contrastant avec les sites précédemment visités. La nuit vient de tomber et les ruelles du souk commencent à s’animer. Les nombreuses échoppes vendent entre autre tissus, vêtements chaussures, montres, bijouterie, et souvenirs, rien de très original mais cela fait du bien de retrouver un peu d’authenticité et de croiser essentiellement des familles de qataris se promener dans les allées couvertes ou la grande avenue piétonne avec ses nombreux restaurants et cafés très accueillants.

 

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Mercredi 27 Janvier 2016,

Je reprends ce matin mon bus au niveau du souk où il m’a déposé la veille. Je suis seul ce matin à être à bord… Décidément c’est soit la très basse saison ou Doha n’est réellement pas une destination touristique. Il est vrai qu’elle a fort à faire avec sa voisine et rivale Dubaï.

 

 

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Cependant le cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani qui dirige ce petit état, semble bien décidé à inverser la tendance, en témoigne les sites visités hier et les travaux pharaoniques qui congestionnent la ville. Nouvel exemple est le futur Musée National du Qatar conçu par l’architecte français Jean Nouvel et qui devrait ouvrir à la fin de l’année. Ce sera indiscutablement le musée de référence du Moyen Orient et sera certainement rapidement mondialement célèbre grâce à sa magnifique architecture que l’on peut déjà imaginer. Elle me fait penser à une rose des sables. Et vous qu’en pensez vous ?

Mais Doha est déjà dotée d’un magnifique Musée. Il s’agit du Muséum d'Art Islamique conçu par l’architecte PEI (celui qui a fait la pyramide du Louvre) et aménagé par JM Wilmote. Autant vous dire en résumé que ce musée vaut autant pour son architecture que pour son contenu. Il est fascinant, superbe, éblouissant ! Ses belles collections présentent un panorama complet de l'art islamique par des pièces rares datant du 9ème au 19ème siècle et provenant de l'Espagne Mauresque, la Sicile à l'Asie Centrale.

 

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En attendant le bus, j’arrive enfin à trouver un qatari pour converser dans le joli parc attenant au musée, car jusqu’à présent je n’avais croisé que riches qataris, femmes d’expatriés ou petites des pays d’Asie du Sud Est. Kazi jeune qatarien de trente ans m’explique que son pays est très riche pour être le premier exportateur mondial de gaz liquéfié et non pour son pétrole. Le Sheik a décidé de démontrer au monde entier que le Qatar était un pays dynamique aux ambitions futuristes de développement durable. 

 

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Doha est depuis un immense chantier qui a débuté il y a dix ans et qui est loin d’être terminé. Même les anciens quartiers sont rasés pour être par la suite reconstruits. Il avoue d’un air assez dépité que cela est peut être de trop que beaucoup d’argent est dépensé peut être à tort. Qu’aujourd’hui plus de 80 % des habitants vivant dans son pays sont étrangers venus majoritairement construire grattes ciels, nouveaux quartiers, lignes et stations de métros, stades de football pour la nouvelle coupe du monde, et malgré cela ces deux millions d’immigrés, le pays manque de main d’œuvre !
 

Allez je ne vais pas pleurer sur son sort, il a un salaire moyen de 8500 Euros et ne semble pas être épuisé de ses journées de travail ! Je remonte dans mon bus et repars en direction du City Centre. Je fais cette fois-ci la boucle entière cette fois ci sans en descendre jusqu’à ma destination finale, la corniche. Le timing est parfait, juste avant la tombée de la nuit me permettant de prendre quelques clichés du city centre et du musée situés de part et d’autre.

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Je regagne mon hôtel cette fois ci en traversant le souk Falcon (ou des Faucons en français). Peu animé en cette fin de journée, bien moins touristique que son voisin, mais pourtant plus authentique car les échoppes vendent du matériel et équipement destinés à l’élevage de faucons, véritable sport et identité nationale au Qatar.

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J’y découvre même des boutiques vendant de jeunes faucons âgés de 2 à 3 ans prêts à être dressés par leur futurs acquéreurs fortunés.  Le vendeur me voyant regarder la boutique de l’extérieur de la vitrine, m’invite gentiment à rentrer et me propose d’agripper un de ces rapaces à mon poignet après m’avoir ganter.

Voila une belle expérience et une beau souvenir pour conclure ma journée et ma visite de Doha !

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Moyen Orient

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